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Photo du rédacteurLudovic Herman

Megxit ou quand le groupe Windsor peine à intégrer la start up Meghan

Dernière mise à jour : 13 mai


© Flickr




Les Echos font grand cas de la crise entre Meghan et Elizabeth II, je crois savoir pourquoi ! Voici mon décodage business de cette histoire de famille.

La famille royale britannique possède une notoriété à se pâmer. C’est un groupe international vénérable et vénéré dans le monde entier. Il n’y a pas si longtemps, cette entreprise régnait sur plus de la moitié de l’humanité. Alors respect SVP ! Ce groupe a une CEO en chair et en os : la reine Elizabeth II d’Angleterre. Elizabeth est une dirigeante sensible qui cache bien ses émotions, et pourtant en regorge au tréfonds de son cœur. Cette femme incarnait déjà le leadership au féminin à une époque où il n’était pas envisagé par le genre masculin. En bref, elle porte haut la couronne et la culotte dans un monde macho d’aristos. Elizabeth, si par miracle tu lis ces lignes, je te le dis ouvertement : "Tu es une femme formidable, et invite-moi à te le dire à Buckingam !" Elizabeth a, comme tout CEO, une obsession : CROÎTRE. C’est sa vocation de laisser à Charles un royaume plus fort, plus grand, plus puissant que lors de son couronnement. Or, il n’existe sur terre que deux types de croissance…

La croissance par « acquisition » : ce sont les mariages (certes un peu arrangés) des princes et princesses. L’équivalent des M&A de nos sociétés si vous préférez. La croissance organique : celle des organes reproducteurs des couples princiers qui travaillent corps à corps à produire chaque année des bébés si bien habillés. L’équivalent de nos produits conçus en R&D, mis ensuite sur le marché. Elizabeth avait pour devise un dicton bien usité en entreprise : "On ne change pas une stratégie qui gagne". Chez les Windsor, la politique M&A était de se marier entre cousins éloignés pour consolider le royaume, gagner en puissance sans se faire de concurrence. Un peu comme la fusion endogame de PSA & Fiat-Chrysler, entreprises issues de grandes familles elles aussi.

Mais attention ! après le mariage et la lune de miel s’engage une période moins glamour, celle de la Post Merger Integration (PMI) ; résumée par la triviale expression : honey, the honeymoon is over ! Il faut très vite dans l’entreprise, comme dans le couple, clarifier le dominant du dominé. "On se soumet ou on se démet". Les idéalistes romantiques tombent de haut et s’écrasent contre cette loi d’airain proche de la food chain. D’où de nombreuses ruptures dans les 2 premières années.

Avant de tout vous dire sur ce que la fusion Harry-Meghan change au business world, rapide flashback sur la nuit du 31 août 1997. Lady Di meurt à Paris, poursuivie par les paparazzis, tandis que son fils Harry dort chez sa grand-mère. C’est Elizabeth qui le console quand il est inconsolable, qui le serre contre son sein pour soulager ses pleurs. Harry se souviendra toute sa vie des battements de cœur de sa grand-mère quand s’arrête à jamais celui de sa mère. Revenons à nos moutons, les acquisitions. 20 ans plus tard, Harry est devenu grand et veut maintenant trouver, comme Cendrillon, chaussure à son pied. Convoler en justes noces et procréer quelques enfants-rois. Alors, quand il rencontre Meghan, une beauté intérieure autant qu’extérieure, c’est le coup de foudre.

Les coachs tendance psy de Buckingham applaudissent, Meghan n’est pas un copié-collé de Diana. Elle a déjà eu des hommes dans sa vie et va considérablement enrichir le patrimoine génétique Windsor par ses origines exotiques.

Le comité M&A des Windsor, quant à lui, n’est que très peu enthousiaste. La passion n’entre pas dans les critères de rapprochement. "Souvenez-vous, chers membres du comité, la fougue de notre jeune Charles pour Camilla, qui a fait échouer la fusion « Lady Di ». Vous vous souvenez, je suppose, du mauvais R.O.I. de notre opération. Non, à la passion fusionnelle. Oui, aux fusions endogamiques", clame le Chairman. C’était sans compter les digital natives de la famille. "Ces schémas mentaux sont caduques. C’est l’heure d’investir dans une start-up de rupture : Meghan la Californienne, biberonnée à la Silicon Valley. Faute d’innovation, des empires sombrent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! Notre fusion entre cette roturière riquaine et notre prince rouquin n’est pas une menace pour la couronne, mais une opportunité historique de percer dans les classements de diversité en entreprise." La Reine, qui a du flair en affaire, dit « Oui » à son petit-fils qui s’empresse de dire « Oui » à Meghan. Cette future licorne saute de joie en croyant vivre un conte de fée à la Disney. Et Élizabeth, par son sens de la formule tout britannique, qui annonce sur Twitter : "Cette fusion amorce une stratégie de diversification vers une reconquête de notoriété sur les réseaux sociaux pour ne plus subir la pression des tabloïds."

Je suis ce soir-là aux anges devant ma télé : Raison et Passion sont enfin reconnues comme le Yin et le Yang des choix stratégiques ! Chapeau(x) Élisabeth ! Et, my god ! un bébé qui nait dans l’année. La popularité des Windsor monte plus vite que le Dow Jones.

Mais voilà l’erreur fatale : la Reine, comme tant d’entreprises, intègre cette start-up prometteuse comme une entreprise endogame. Élizabeth est restée sur ses schémas mentaux d’antant en matière d’intégration…

Or, Meghan n’est pas moderne mais post-moderne. C’est une businesswoman qui s’assume et qui en veut. Elle ne cherche pas à être rentière en se mariant à un prince charmant, mais veut changer le monde de l’intérieur. Elle veut faire du roux une couleur glamour, convertir les Windsor à la frugalité, voire à la chasse à courre virtuelle. Elle n’attend pas que sa vie se déroule par procuration tandis que le monde gronde et se transforme sous ses balcons. Alors, quand il lui est demandé de rentrer dans le rang du groupe plutôt que de travailler à son IPO… le couple tire sa révérence à la Grande Bretagne ! Et la famille Windsor qui tremble à l’idée de voir son investissement être réduit à néant…

Moralité de l’histoire. L’intégration d’une start-up n’a absolument rien à voir avec la PMI d’une acquisition endogame.

Élizabeth, il est encore temps de renverser les codes ! Intégrer une start-up, c’est lui faire confiance. Ce n’est pas la soumettre, mais lui offrir un nouveau défi. Inspire-toi de Tripadvisor, qui a servi à Bertrand Jelensperger sur un plateau d’argent l’opportunité de planter sa Fork dans le monde entier !

Elizabeth, call me now pour un coaching de tes équipes M&A avant qu’il ne soit trop tard ! Here’s my number : +33 6 22 02 34 03.

God save the King and long live Harry & Meghan

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