En amour comme en affaires, les croyances erronées vous font rater des opportunités. Les croyances portent sur soi-même, sur les autres ou sur le monde, mais elles sont si ancrées en nous qu’on les croit avérées. Certaines sont mêmes limitantes, car elles incitent à ne pas oser, tenter, engager… par peur d’échouer. En les respectant, tels des superstitieux, nous vivons dans la peur que les faits nous donnent tort plutôt que raison.
Leonardo DiCaprio en est conscient, car le naufrage du Titanic, tel que le relate le film qui l’a lancé, est l’archétype d’un échec dû à des croyances erronées. Des centaines d’innocents sont morts noyés parce que l’entreprise croyait à l’insubmersibilité de son navire et au remplissage maximal des canots de sauvetage, dont on avait en plus sous-estimé le nombre. Titanic est le CQFD des croyances erronées.
Aujourd’hui, Leonardo se demande ce que les dirigeants d'entreprise ont appris de cette tragédie. Quelles croyances combattent-ils avant qu’elles ne les détruisent ? Hasard ou coïncidence, depuis que James Cameron a décidé de ressortir Titanic en salle et en HD, Leonardo est assailli la nuit de doutes existentiels, au point de se demander ce que le jour doit à la nuit.
Tournant en rond dans sa maison, poussé par son intuition, il se résout à appeler Kate Winslet, l’amour de sa vie dans Titanic, qui est restée sa grande amie de cœur dans la vie. Il aime se souvenir de son sourire, de son allant et de ses élans envers lui, alors qu’il croyait Rose rousse quand elle était blonde. Oui, car il doute de la validité de ses croyances de l’époque et se résout à lui en parler vingt cinq ans plus tard.
— Kate : Allô, que me vaut ce plaisir, Leo ?
— Leo : Merci, Kate, de me répondre à cette heure tardive. Je t’appelle car j’ai des doutes sur mes croyances passées. Tu sais que James ressort Titanic, notre film d’amour avec un sad-ending ? Or, je repense à cette scène terrible où une mère a le courage d’accompagner les derniers instants de ses enfants en renonçant sans se battre, face à la montée des eaux rugissantes. Eh, Kate, dans la scène finale, ai-je eu raison de croire que me sacrifier était la solution pour te sauver ?
— Kate : Justement… je ne crois pas dans l’altruisme de ton choix. Pourquoi as-tu donc lâché ma main pour mon bien ? Cette absence de consentement pour me sauver, ce n’est pas OK, Leo, ta générosité t'a déshonoré. D’ailleurs pourquoi, au lieu de t’y conformer, n’as-tu pas contesté le scénario qu’on te donnait à jouer ? T’es-tu fait coacher depuis sur ce sujet ?
— Leo (ébranlé) : Mais Kate, à 23 ans, je croyais que se sacrifier était la plus grande preuve d’amour ! Mon désir profond je l’avoue aujourd’hui, c’était d’être ensemble Rose, quitte à mourir main dans la main, dans le même destin.
— Kate (insistante) : Alors pourquoi m’as-tu quittée ?
— Leo (hésitant) : Je croyais devenir un Revenant et je croyais que tu me quitterais pour un King of Wall Street. Je craignais que tu me trouves trop sentimental, pas assez vénal pour t’offrir la plus belle suite nuptiale.
Kate écoute ce bientôt quinqua devenu un poil poilu (alors qu’elle le pensait imberbe à l’époque !) et demande :
— Et pourquoi donc, depuis notre premier amour, ne partages-tu ta couche qu’avec des femmes blondes et pas des rousses ?
Il reste un peu coi face à cette demande de pourquoi, alors elle n’insiste pas, mais enchaîne :
— Toi qui as réussi, dis-moi ce que la vie t’a appris pour que les entreprises ne se prennent plus des icebergs dans leur angle mort.
Là, il la surprend en disant :
— Tu sais, Kate, je crois que les entreprises, comme nous, ne s’émancipent pas assez de leurs croyances passées, que leurs mindsets ne changent pas assez. Elles sont trop strictement vénales, pas assez sentimentales, il faut que tu m’aides à réveiller leur élan vital. Elles sont si souvent engoncées dans leur vision d’antan d’entreprises raisonnables, convenables, imperturbables. Ma croyance, c’est qu’elles ont trop refoulé leur humanité. Elles croient trop dans la domination. Imagine-toi que dans leurs fusions, il faudrait se soumettre ou se démettre ! Trop dans le cost-cutting qui ressemble à ces régimes que tu combats quand la frugalité est à leur portée. Trop dans le contrôle des émotions, alors que si on s’était contrôlés, Kate, on ne se serait jamais tant aimés ! Trop dans le OU et pas assez dans le ET. Trop dans la croyance que l’on devrait choisir entre liberté ou sécurité, alors que moi j’ai la sécurité de croire que tu avais la liberté de m’aimer.
— Oh my god, Leo, tu as le blues de l’artiste qui rêvait de devenir un businessman ! Je dois réfléchir à ce que tu m’as dit, mais contacte Ludovic Herman. Il est né comme toi le 11 novembre et j’ai le sentiment qu’il pourra te coacher efficacement pour éviter que des croyances limitantes t’empêchent de vivre pleinement ta deuxième moitié de vie. Je t’embrasse.
Sentimentalement vôtre.
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