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Photo du rédacteurLudovic Herman

La réduction des coûts... ou quand Maria Sharapova livre ses secrets pour retrouver son corps de jeune pousse

Dernière mise à jour : 18 avr.

BFM Business et Gala l’ont annoncé de concert : dès ce confinement de printemps terminé, entreprises et particuliers devront sérieusement se serrer la ceinture avant l’été. Cette année, le sempiternel plan de cost-cutting des entreprises devra aller bien au-delà de l’éternel fat-burning diet qui précède l’été. Alors, pour libérer votre potentiel d’amaigrissement là où il faut (et non là où il ne faut pas), je me suis tourné vers Maria Sharapova.


L’extraordinaire championne de tennis, touchée par un revers de fortune médical, annonce il y a quelques semaines son retrait du tennis mondial. Cette joueuse russe hors pair, qui a grandi en Floride sans vraiment voir sa mère, s’est tant entrainée qu’elle a tout gagné. Elle a sacrifié tellement de souvenirs d’enfance qu’elle a atteint un niveau exceptionnel de performance. 


Son investissement sans limite a payé : cette Venus des courts de tennis détrônait, dès l’âge de 17 ans, Serena Williams (la sœur de Venus justement !) qui régnait alors au sommet de l’ATP.


Cette femme hors du commun combinant le meilleur de l’Est et de l’Ouest tire aujourd’hui sa révérence avec toute sa puissance. Celle qu’on surnommait "Unstoppable" a dit STOP. Elle ne nous fera pas l’honneur d’un dernier tour de piste, qu’on aurait regardé comme à l’accoutumée sans ciller pour la voir gagner. Celle qui hurlait ses cris primaux en guise de cri de guerre à chaque revers, ne fera pas durer le plaisir… contrairement aux crooners qui enchaînent sans plus finir leur dernière tournée. Il n’y aura pas de dernier jeu. Set et match. Niet ! Elle préfère arrêter net.


Son nom viendra certainement partager le destin des marques qu’on croyait immortelles à leur apogée, mais qui se sont depuis endormies dans la nuit froide de l’oubli. À 32 ans (à l’âge où je suis devenu père pour la première fois), Maria Sharapova prend sa retraite et dépose son bilan… dans le livre des records ! Je peux vous assurer que ce bilan fait pâlir d’envie l’amateur de tennis que je suis, et me convainc que le cycle de vie professionnel de cette tenniswoman est inspirant pour nos entreprises. Oui ! je crois qu’elle a des choses à dire à nos entreprises françaises en ces temps compliqués, où le confinement a littéralement éradiqué le chiffre d’affaire de la planète Terre.


En effet, comme le cycle de vie des personnes physiques ressemble comme deux gouttes d’eau à celui des personnes morales, cela vaut le coup de s’en inspirer. Création, incubation, fusion, séparation, transmission… sont autant de jalons communs. Enfin, à la fin des fins, nombre d’entreprises comme nombre d’individus rêvent d’une épitaphe qui ressemble plus à un projet R.S.E qu’à l’apologie de leur R.O.C.E. Si vous doutez encore de cette analogie, je vous invite à comparer les annonces légales et judiciaires des Échos au Carnet du Jour du Figaro, la ressemblance est frappante.


Je crois bien que Maria note un point faible dans mon raisonnement. Sans état d’âme, elle assène un smash sur la ligne :


"Ludovic, il existe une différence radicale entre personnes physiques et personnes morales : une entreprise peut survivre ‘éternellement’. Si elle réussit à garder le dessus sur les revers que son chemin lui fera inévitablement connaître, l’entreprise peut vivre plus longtemps que toi et moi réunis. Il n’est pas inscrit dans ses gènes qu’elle doive mourir un jour. Elle n’est—certes—pas immortelle, mais pas obligée de mourir non plus."

 

Et en plus d’être championne, elle philosophe ! me dis-je en déposant mon fils au tennis la veille du confinement. "You’ve got a point Maria. Mais dis-nous, quel est ton secret utile aux entreprises pour rester championnes aussi longtemps que toi ?"

 

"Pour devenir championne j’ai eu, dès l’âge de raison, confiance en ma passion. Pour le rester face à l’adversité et mes concurrents, j’ai transformé mon corps en ode à la frugalité. Oui, si je suis encore plus agile que gracile, c’est que j’ai sculpté mon corps pour le succès. Laisse-moi te confier un secret : au tennis, comme en entreprise, on fait trop de cas du mental. Il faut (comme disent les spiritualistes) « couper son mental » pour jouer à son maximum. D’ailleurs regarde : vous regorgez bien souvent en entreprise de cerveaux brillants, mais question corps… pas vraiment. L’important Ludovic, c’est d’avoir un corps "lean" pour être en avance sur son marché comme sur la balle, souple pour pouvoir pivoter stratégiquement, "slim" pour être dans l’air du temps… Le corps peut aussi être un facteur d’attractivité pour attirer les talents tu sais, et un corps va toujours de l’avant quand il est entreprenant. 

Et sois honnête avec toi-même Ludovic : avec le temps, ton corps comme celui des entreprises a pu se ramollir, n’est ce pas ? As-tu toujours le ventre plat de tes 20 ans quand tu engloutissais pourtant des donuts sur la plage sans faire de chichis ? Et pourquoi faire un régime, si c’est courir le risque de perdre pectoraux ou même fessier, qui d’ailleurs avait été élu le plus beau de ta terminale à LLG ?"

 

Maria, j’adore quand tu es aussi cash qu’Arthur Ashe ! Tu sais parler au cœur des hommes. Mais… comme nous sommes à L’Usine Nouvelle et non pas chez Vanity Fair, dis-nous plutôt : que conseilles-tu aux entreprises pour maigrir stratégiquement ? Comment retrouver le corps de sa jeunesse quand l’entreprise est née (comme moi) au 20ème siècle ? Comment maigrir durablement quand on a déjà fait 10 régimes de réduction des coûts ? Comment aimer la frugalité quand on a pris tant de plaisir à accumuler des budgets et des ETP ?

 

"Pour réussir Ludovic, il faut que tu diagnostiques les résistances humaines de l’entreprise à son amaigrissement…


Certains sont carrément contre par principe. "Pourquoi maigrir pour rester N°1 ? On ferait mieux d’empêcher les concurrents de jouer, en mettant par exemple des barrières à l’entrée du stade" disent les partisans du monopole, qui voient dans leur taille une preuve de leur talent.


Certains ont besoin de se retrouver dans la finalité de cette cure. "Maigrir… dans quel but ? Pour investir dans l’avenir, comme quand tu te sacrifies tes vacances pour payer les études de tes enfants ? ou simplement pour augmenter ton taux d’épargne accumulée ?"


Certains ne s’engageront que si l’effort d’amaigrissement est équitablement partagé. "Me sacrifier ? Ok. Mais hors de question que ce soit toujours moi qui me prive ! Je ne serais pas le dindon de cette farce de cost-cutting", clament-ils dans la salle fitness de l’entreprise.


Certains ne sont pas d’accord avec les méthodes d’hier. "Ce n’est pas en nous comparant sous toutes les coutures avec des licornes filiformes qu’on trouvera comment perdre du poids", s’insurgent-ils contre cette culture du benchmark qui croit qu’en voyant les écarts de mensuration, ils seront magiquement réduits…"

 

Maria… tu es sacrément douée tu sais ?! Et quel coup d’œil pour saisir les résistances humaines à la réduction des coûts…


"Le régime ultime n’est pas de jeûner, mais d’aimer la frugalité, de préférer la saveur à la quantité. La frugalité s’apprend… mais ce sera pour une prochaine fois, désolé. Tu as un peu de temps pour un set ? Le tennis me manque finalement… ! (rires)"


Partant pour un double mixte Maria, parce que… comment te dire… je préfère t’avoir comme partenaire que comme adversaire ! Rendez-vous après le confinement du coup, voici mon numéro : +33 6 22 02 34 03.




Crédit photo : © Yann Caradec / Maria Sharapova (RUS) à Roland Garros 2011

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