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Leadership authentique : quand le leadership de Xi Jinping rencontre celui de Larry Fink

Photo du rédacteur: Ludovic HermanLudovic Herman

Dernière mise à jour : 6 mai 2024

Comment devient-on un leader authentique ? Comment inspirer ses salariés par son authenticité… comme Martin Luther King ou Steve Jobs nous ont inspiré par le passé ?  Et comment développer son authenticité sans tomber à côté ?


Le jeu en vaut la chandelle, car le leader authentique transmet une énergie vitale jamais ressentie auparavant. Il attire tellement qu’on a envie de le suivre longtemps et pourquoi pas jusqu’à la fin des temps. Rencontrer ce type de leader est une bénédiction : la fatalité n’existe plus, des impossibles deviennent possibles et l’espoir triomphe du désespoir. Ces leaders authentiques ont aussi en commun ce presque rien ou ce je ne sais quoi que d’autres n’ont pas.


Leadership et vissicitudes


Leur secret réside surement dans un subtil cocktail d’inné, enrichi de beaucoup d’acquis, récolté au cours d’une vie bien remplie que je leur envie. On les reconnaît aussi à leur générosité, voire à leur sentimentalité. Je ne me souviens pas de leaders avares, pingres, radins, mesquins qui m’aient marqué, je les imagine toujours fougueux, audacieux, courageux… semblables aux amoureux. 


Cette quête de rencontre avec des leaders authentiques, je la partage avec une amie prodigieuse qui, comme moi, est coach de son état. Quand elle me rend visite au 7ème étage des bureaux de l’Entreprise Sentimentale à Paris, on analyse, décode, commente… des discours de leaders publics. Pour révéler leur secret, nous tentons de relier les mots de leurs discours aux maux de leurs parcours. Nous investiguons leurs passés, car nous partageons l’intuition que leur leadership a grandi grâce aux facéties de leurs vie. Nous pensons, Dieu seul sait pourquoi, qu’ils ont puisé leur essence dans les vicissitudes de leur existence. On cherche alors quels essais ou quelles erreurs ont infléchi pour le meilleur, le chemin qui fut le leur.


Amérique et Médoc


Pour être honnête, on profite aussi de ces moments atypiques pour déguster de typiques crus français. Ce soir-là, mon amie, dont les parents étaient communistes tendance maoïste, a choisi le discours de Xi Jinping lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l'Asie. Elle apporte pour l’accompagner un « vin du soleil levant » : un Fixin 2015. J’apporte, moi dont les parents ne juraient que par l’Amérique, la lettre 2022 de Larry Flink le président de Blackrock que j’accompagne d’un « vin du soleil couchant » : le Medoc Clos Manou 2009.


Enchanté par le Fixin, elle me lit un passage du discours de Xi qui cite cet adage chinois : "Les difficultés ne sauraient ébranler l'engagement et les épreuves ne sauraient affaiblir la résolution". Qu’il enchaîne avec : « L'Histoire de l'humanité nous enseigne que, plus le moment est difficile, plus il faut raffermir la confiance. Les problèmes ne sont pas à craindre. En effet, ce sont les problèmes qui font progresser l'humanité ».  Elle poursuit avec :


La Chine ruinée ?


« Tu sais, si cette partie du discours de Xi me touche autant, c’est que je pense à Xi enfant. J’imagine le petit Xi qui deviendra grand président, terrassé de douleur après le suicide de sa grande sœur. Je trouve qu’il a, comme un alchimiste, transformé sa tristesse abyssale en détermination phénoménale. J’imagine aussi son visage d’enfant terrifié, quand son père, exclu du parti, fut emprisonné et sa mère un jour malmenée par les autorités. Je respecte Xi, car je l’imagine comme un amoureux éconduit ou un artiste incompris… mais qui ne se résignerait jamais.  Pour moi, il a persisté et signé de sa main sa destinée. Vois-tu cela invite presque à tourner casaque au sacro-saint pragmatisme et j’imagine que cela jase chez lui quand il en discute avec sa fille unique, diplômée d’Harvard, qui lui dit peut-être : « Papa ne ruine pas la Chine avec une politique jusque-boutiste sur le Covid ! » comme le craint The Economist.


Ému par le regard humain de mon amie sur Xi je lui réponds, un verre à la main « moi c’est la lettre de Larry qui m’a touché » quand il écrit aux CEO que « placer la raison d’être de votre entreprise au cœur de vos relations avec vos parties prenantes est essentiel à votre réussite à long terme. Vos collaborateurs doivent comprendre cette mission et y adhérer, à la suite de quoi ils peuvent devenir vos plus ardents ambassadeurs. Les clients veulent discerner et comprendre les valeurs que vous défendez, dans la mesure où ils sont de plus en plus soucieux de s'adresser à des entreprises qui partagent leurs convictions ».


Sermons d'autrefois


J’aime que ce milliardaire qui roule sur l’or, sans être né avec une cuillère en argent dans le bec, ait eu des parents modestes sur la côte Ouest. J’aime que du haut de son rocher noir il repense certainement à ses succès et échecs à First Boston.  Lui, le plus jeune et brillant de leurs vice-présidents leur fit gagner mais aussi perdre tant d’argent !


C’est sûrement sa « love-hate relationship » à l’argent qui le conduit aujourd’hui à enjoindre à chaque CEO à trouver sa raison d’être… non financière. Il me rappelle le curé de ma paroisse qui nous sermonnait avec son « l’argent est un mauvais maitre, mais un bon serviteur ». A ton avis, l’argent de Larry, il sert qui, quoi, à qui, à quoi ? J’aime qu’il encourage chaque PDG à afficher sa legacy i.e. sa contribution personnelle à rendre le monde meilleur que celui qu’il a trouvé. Pourtant, ce n’est pas coton quand on est PDG de penser, pendant sa morning routine, pourquoi on se lève le matin en plus de faire plus du profit ? De savoir qui on sert au-delà de ses actionnaires et quelles valeurs on honore quand on dit non parfois à un deal en or ?  Et de se demander le soir « qui donc sur terre me remercie d’exister sans même m’avoir jamais rencontré ? »


La morale de Buzz l'éclair


À ce moment-là mon amie et moi nous nous regardons dans les yeux, peut être que nos âmes se rencontrent et se parlent, mais on ne comprend rien à ce qu’elles se disent. Alors, on brise le silence et on dit, « A part être né presque la même année et se baigner dans le même Océan Pacifique, qu’est ce qui réunit Xi et Larry » ?


Peut-être est-ce Antifragile, ce pavé dans la mare de Nassim Nicholas Taleb qui clame que les épreuves sont là pour construire et non détruire ? Ou encore, Nourritures célestes d’Alain Cojean qui mixe business et au-delà, et comme Buzz l’éclair qui a avec sa vision optimiste de la vie, ne cesse d’aller « en avant pour l’infini et au-delà ».


Bonnes lectures estivales.


Sentimentalement vôtre



Crédit photo : © Akira Unsplash

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