top of page

Leadership, ou pourquoi Lionel Messi pleure quand le GIEC annonce un monde terrassé par la chaleur

Dernière mise à jour : 19 mars 2023


Le jour où le GIEC publie son rapport brûlant sur le réchauffement climatique… Lionel Messi pleure en conférence de presse. Coïncidence ? Hasard de circonstance ? Mon amie Aurore, fan de ce dieu du foot pense que c’est le rapport du GIEC qui a in fine convaincu son Messi d’émigrer au PSG « vers le nord de l’hémisphère nord ! » dit cette amie née au sud de la Loire. Elle m’invite au café pour décoder cette coïncidence surprenante.

Pour Aurore comme pour le journal l’Équipe, un tantinet mystique, Messi c’est « le génie absolu, le prophète du football, le créateur des dribbles les plus fulgurants, le déclencheur des frappes les plus violentes »,… Forbes l’aime aussi car c’est un riche sportif qui a cumulé plus d’un milliard de dollars de revenus dans sa vie ! Mais pour moi Messi ce sera toujours aussi un petit garçon sans le sou qui jouait divinement au foot avec un caillou et qui créa, dès ses 20 ans, une fondation pour aider les enfants.


Aurore est mon amie prodigieuse qui aime s’engager sans embrasser comme elle l’explique ici. Après un namasté en lieu et place d’un baiser elle m’explique :

— D’un côté, le GIEC un collectif de spécialistes qui prend son temps à collecter des données pour être sûr de ne pas se tromper. Le GIEC, né un an après Messi, travaille à prouver aux gouvernements la responsabilité des humains dans le réchauffement de l’atmosphère. C’est fait, CQFD : l’espèce humaine est coupable et la sentence climatique est redoutable : des tornades, des canicules, des inondations… arrivent à foison. Leurs prévisions font passer les 7 plaies d’Égypte pour un entremet et comme on dit à chaque fois « on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ! ».


De l’autre, Lionel Messi, LE joueur chassé par tous les chasseurs et chasseuses de têtes de la planète foot, mais qui restait jusqu’ ici fidèle à son premier employeur : le Barça qu’il rejoignit à 13 ans. Messi c’est un géant d’1m70, un quadruple champion de la ligue du même nom, un ballon d’or multirécidiviste et le compagnon de jeu de Luis Suarez, le champion des passes décisives qui inspire les entreprises. Vois-tu Ludo, Lionel a pris la décision de migrer pour nous alerter du danger !


Dubitatif, je tente un brin d’humour.

— C’est peut-être aussi pour 40 millions par an et parce que la canicule a épargné Paris cet été que Leo a pris la poudre d’escampette. Il pense qu’il valait mieux s’exiler maintenant que jamais et qu’un microclimat automnal s’est installé de façon durable sur la région parisienne.

J’échoue totalement dans ma tentative de la faire sourire, Aurore, comme Lionel ou Solaar pleure. Cela me fend le cœur et me tord de culpabilité quand je vois ses larmes, que je sais salées, couler sur ses joues bombées comme celles des bébés. Puis un sanglot secoue son joli corps de parisienne au port altier qui avait maigri quand elle avait le Covid mais qui a repris ses formes depuis qu’elle est en forme. Moi, je suis interdit mais je m’interdis, sans savoir pourquoi, de la serrer dans mes bras. Avant même que je me décide à quoi que ce soit, elle répond dans un rebond :

— Détrompe-toi, il n’a pas maximisé ses intérêts, ni abandonné Barcelone à la montée des eaux. Leo n’est pas un père de famille qui ne pense qu’à mettre à l’abri du besoin ses arrières-arrières-arrières-petits-enfants avec son argent, c’est un homme qui veut faire plus de bien grâce à lui que sans lui. Leo est un dieu du stade moins nu que les rois qui nous gouvernent. Lionel se fie dans la vie et face aux buts à ses intuitions et se moque que le GIEC confirme les siennes depuis 20 ans. Il se fiche que l’espèce humaine soit responsable du désastre car ce qu’il veut ce sont des solutions pas des culpabilisations. « Chercher des culpabilités cela gêne pour gagner contre l’adversité » dit-il à ses coéquipiers alors il a dit ok au PSG.


N’y tenant plus me crois obligé de faire descendre son Messi de son piédestal.

— Mais Aurore, Leo change de club mais ne change pas le climat. Il aurait pu nous exhorter sur insta à inverser la courbe des températures et faire de la lutte contre les +1,5° un objectif qui nous réchauffe plutôt que de nous laisser froid. Il a suivi son intérêt personnel, la preuve il poste …des publicités à ses 240 millions de followers. C’est triste, mais vrai.


À ce moment-là, la serveuse, peut être par solidarité féminine, me foudroie du regard me soupçonnant d’être la cause du chagrin. Piquée au vif, mon amie me répond avec un regard furibond, car on ne critique pas impunément ainsi son Messi. « Ludo cela m’étonne que tu ne voies pas ce que nous disent les larmes de Messi. Je suis certaine que Messi, un brin introverti harangue en secret, certainement depuis longtemps, les leaders qu’il croise sur son chemin hors du terrain. À mon avis, il leur dit ; « Basta, on arrête toute cette cata », car il agit comme les leaders sentimentaux qui font du bien par générosité sans le clamer ni pérorer pour gagner des points dans des classements de moralité…

Messi « DM » aussi sur instagram tout le Time 100 pour leur dire, « chiche on devient végétarien et on prend les transports en commun, comme quand on était gamin ». Mais comme il est pudique il agit caché plutôt que d’agiter le chiffon rouge climatique et médiatique. Messi nous dit en partant que si rien ne change on devra tous quitter notre Barça, le monde qui nous a construit. Messi a pleuré devant les média pour rester clairvoyant comme Michel Strogoff qu’on voulait aveugler. Les larmes sont une émotion contagieuse et courageuse d’un homme qui a tout gagné. C’est aussi sa réponse au CEO de Nokia qui déclarait, en pleurant, dans son discours d’adieu « On n’a rien fait de mal …mais on a échoué ». Leo dans ses larmes nous dit « on a fait beaucoup de mal à la Terre, mais on n’a pas encore échoué à la sauver. Et rien que d’y penser, j’ai encore envie de pleurer », dit-elle en m’ouvrant grand les bras pour un « hug » spontané.


Cette fois ci, je ne résiste pas et dans le creux de mes bras elle me dit tout bas

—S’il te plait Ludo emmène-moi au parc des princes voir Messi jouer au PSG car à défaut de refroidir la terre cela nous réchauffera les cœurs.


bottom of page