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Sécurité active de Citroën ou comment aider les entreprises à accélérer en sécurité


Mon grand-père était fan de Citroën en général et de la DS en particulier. Il aimait son allure racée, effilée, presque intemporelle qui la distinguait carrément des autres carrosseries carrées.



Mais il n’aimait pas sa DS (que je croyais écris déesse) que pour son apparence …il l’aimait pour le sentiment de sécurité qu’elle lui procurait. "Citroën m’a plusieurs fois sauvé la vie !" disait-il à la table familiale dominicale. Tirade surprenante car il n’eut jamais d’accident.


Il l’aimait parce qu’au volant, il se sentait en paix avec lui-même, il était dans le "ici et maintenant", il était lui tout simplement. "Avec toi, je suis moi" pensait- il certainement quand il allumait d’un tour de clé les bougies du moteur ronronnant. Celui que j’appelais Pépé et qui ressemblait à Jean Gabin avait un cœur bien trempé : il aimait le rugby et l’opéra. Faut-il y voir un rapport avec ma femme chanteuse lyrique qui supporte les All blacks ?


Il n’était pas un conducteur dominateur macho qui veut dompter des chevaux sous le capot, il conduisait plutôt sentimentalement sa déesse : délicatesse et souplesse. Il était vraiment épris, ce n’était pas une passade son affection, son attachement était profond. "Ton amour Pépé est démesuré" me disais-je avec toute ma naïveté lucide d’enfant "car tu n’es au final qu’un mortel et elle est une Déesse ! Si tu avais été un demi-dieu, par exemple un président ou un homme connu, elle t’aurait peut-être aimé divinement mais en attendant… Peu importe, il l’aimait passionnément et unilatéralement sa belle DS.


Mon grand-père patriarche, pourtant peu fan du patriarcat, a toujours acheté des Citroën. "Mais pourquoi pas une Volvo, ce sont de vrais chars d’assaut !" lui disaient ses amis préoccupés pour sa sécurité. "Non, car les Citroën ont la meilleure sécurité active ; les Volvo, c’est surtout de la sécurité passive et je ne suis pas un passif dans cette existence" disait-il à ses interlocuteurs interloqués.


C’est de ce jour que me vient cette révélation, qu’il existe deux types de sécurité bien différents et que cette distinction est bien utile pour aider les entreprises à cheminer avec célérité en toute sécurité sur des routes plus sinueuses et périlleuses demain qu’hier.


La sécurité active de nos voitures, c’est tout ce qui nous évite d’avoir un accident. On trouve les suspensions (hydropneumatiques !) pour coller à la route, l’ABS pour freiner à temps même tardivement, l’ESP pour corriger la trajectoire du véhicule si une amorce de dérapage survient, l’anti-patinage pour ne pas patiner même quand ça glisse et aussi, un couple important pour pouvoir accélérer au bon moment !


La sécurité passive, c’est celle qui nous protège …après l’accident. On trouve la solidité de la carrosserie, l’habitacle qui se sacrifie pour nous sauver la vie, les airbags qui amortissent les chocs avant qu’ils n’arrivent, la ceinture qui nous colle au siège pendant le crash qui n’est pas un test celui-là.


Cette distinction existe aussi dans la nature : aux espèces vertébrées, la sécurité d’une colonne vertébrale active qui procure agilité (et même élégance), aux insectes la carapace passive qui protège des chocs et des coups durs de l’existence. Inutile d’y aller par quatre chemins ; il ne faut jamais sacrifier l’une ou l’autre. Sans sécurité active c’est la sortie de route assurée, sans sécurité passive, des conséquences graves probables. La meilleure sécurité, c’est de combiner les deux.


Les entreprises oublient rarement de développer leur sécurité passive. Elles cuirassent leur carapace en augmentant leurs fonds propres et préparent des filets de sécurité en se couvrant de leurs risques critiques. Tout cela est utile le jour J pour "amortir" le choc, si comme pour un airbag, tout marche comme prévu. Par exemple, que les assureurs honorent leurs engagements sans se défausser et que les valeurs refuges comme la pierre, l’or et le yen attirent effectivement les investisseurs comme un port attirerait les voiliers par avis de tempête.


La sécurité active mérite qu’on s’en occupe davantage car elle est plus discrète et (comme la prévention en matière de santé), a le rôle ingrat. Sa plus grande réussite est de se faire oublier au point qu’on finit par croire qu’elle n’existe pas ! Elle présente un autre avantage souvent sous- estimé, elle permet d’accélérer, d’aller beaucoup plus vite grâce à elle que sans elle. Or, le besoin d’accélérer est là avec peut-être des virages stratégiques en épingle à cheveux, à prendre pied au plancher. En plus, l’accroissement des carapaces et des cuirasses pour "faire face" à tous les risques a considérablement alourdi et complexifié les entreprises.


Contrairement à l’automobile, la sécurité active d’une entreprise n’est pas une pièce qu’on ajoute, qu’on brevette, mais des capacités (capabilities en VO) qu’elle développe en son sein. Les capacités à se coordonner, à coopérer, à se transformer ou à rebondir sont déterminantes. C’est aussi la confiance aveugle dans le fait que cette capacité ne défaille pas le moment venu : un ABS qui ne marche pas quand on en besoin c’est beaucoup plus dangereux que de ne pas en avoir.


Ces capacités immatérielles sont pourtant bien réelles : savoir-faire, courbe d’expérience, résilience, c’est ce qu’on appelle bizarrement le "capital" humain et qui est plutôt du "flux" humain : des relations à toutes épreuves et non un stock qui s’accumule.


Une entreprise sentimentale en est pétrie de ce type de sécurité. On notera, le sentiment fort d’appartenance à l’entreprise, un sentiment fort de confiance en ses partenaires, un sentiment de solidarité avec ses collègues, un sentiment de considération pour ses parties prenantes ou un sentiment d’estime pour ses concurrents et last but not least la sérénité "active" et contagieuse de ses dirigeant.es et managers.


Cette sécurité active c’est tout ce qui fait qu’on se sent ETRE de cette entreprise, ce qui va au-delà D’AVOIR un contrat de travail avec une fiche de paye à la fin du mois. Cet actif immatériel, c’est plus d’Etre à l’intérieur et pas forcément plus d’Avoir en banque. Cela se développe mais ne s’achète pas sur étagère et cela coûte un peu d’argent mais cela vaut de l’or.


A tous les intéressés qui se demandent quoi faire maintenant, je dirais "just do it" avec une liste d’actions utiles et pas futiles :

- Pour développer la sérénité des dirigeants ? Faites des pauses pour développer votre flexibilité cognitive, - Pour donner plus de couple au moteur de votre entreprise ? Encouragez, valorisez le travail en… couple. Constituez des couples entre vos buteurs et passeurs, et entre pilotes et copilotes ; Leur confiance mutuelle aveugle est une arme fatale. Deux teams-players battent toujours le meilleur soliste sur le terrain des affaires comme du sport. - Pour déceler vos angles morts ? Augmentez la diversité dans votre équipe, cherchez des nouveaux collègues à vos antipodes de valeurs, de culture, d’expérience il/elle verra ce que vous ne voyez pas. - Pour détecter les obstacles à l’horizon ? Prenez du recul et de la hauteur face aux situations, posez la carte pour en regarder le dessous. - Pour garder le cap, même sans GPS ? Explicitez la finalité de votre voyage, le "au nom de quoi" et le "pour quoi" vous faites certains choix comme aurait pu le faire le CEO de Facebook devant le sénat. Les milestones à trois mois sont importants mais la finalité à l’horizon est ce qui donne sens aux challenges quotidiens ; ce sens, c’est ce pourquoi je, tu, il, nous, vous, ils se lèvent le matin. - Pour mieux contrôler la trajectoire dans les moments difficiles ? Faites confiance à vos équipes, encouragez leur créativité, la coopération entre elles


A l’instar de la culture d’entreprise fortement pionnière de Citroën en matière de sécurité active, développez la vôtre ! des impossibles comme allier sécurité et célérité, frugalité et puissance deviendront ainsi des réalités. A tous les amoureux des automobiles plus innovantes que polluantes, continuez à développer de la sécurité active utile à notre société en devenir.


Sentimentalement votre

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